Les haies de bocage

C’est quoi un bocage ?

Bocage, n. m. de l’ancien français bocasge « petit bois, lieu boisé ».

C’est une région rurale de champs et prairies enclos par des haies, ou des talus boisés avec ou sans fossés.

Le bocage se caractérise par des alignements plus ou moins continus d’arbres et arbustes, de buissons et taillis. Cette végétation, haute de 1 à 20 m, marque en général les limites de parcelles agricoles, de tailles inégales et de formes variées. Il dessine dans le paysage un vaste patchwork de vergers, prairies et champs multicolores bordés de ces haies plus ou moins sauvages.

Les haies de bocage, en plus d’apporter une identité et beaucoup de charme à notre territoire (patrimoine culturel), ont un rôle écologique important :

• Ils participent à la régulation du climat et du cycle de l’eau que le réchauffement climatique et l’artificialisation des sols dégradent.
• Ils limitent les risques de coulée d’azote dans les nappes phréatiques.
• Ils réduisent l’érosion des sols.
• Ils augmentent et préservent la biodiversité (faune et flore).
• Ils protègent du vent.

Pour toutes ces raisons, développer les haies de bocage dans notre contexte est une évidence. Nous ne sommes pas seuls à le penser, puisque c’est justement la vocation du projet participatif Aux haies citoyens 🔗.

Pour plus d’informations, voir l’article de Jacques Baudry « Les bocages entre sciences et actions publiques », dans Sciences Eaux & Territoires, 2019 [en ligne].

Les haies de bocage sont formées des trois strates arborées :

• arbres (« arbres de haut-jet »),
• arbustes (« arbres intermédiaires », dont les fruitiers),
• arbrisseaux (« arbustes », dont les « arbustes buissonnants »).

Celles du Vent d’Orne sont trouées ou inexistentes et ont besoin d’être complétées. Elles participeront aux objectifs de l’association : fournir des plantes comestibles (fruits ici) ou médicinales et enrichir la biodiversité.

Une demande spécifique de subvention a été faite au Géoparc en juin 2024. Elle a reçu un accueil favorable et la visite du terrain a eu lieu en septembre. Le projet a été validé. La plantation est prévue début 2025 (avant la fin février). Nous vous tiendrons informés.

La liste

Elle n’est ni exhaustive, ni immuable et se chevauche avec celle du jardin-forêt.

(Voir notre petit topo sur le nom scientifique des plantes pour ceux que ça intéresse.).

Liste des essences déjà présentes

 

• Aubépine (Crataegus), famille des Rosacées. Genre de plantes dont il existe 200 espèces. Arbre ou arbuste épineux (2 à 4 m) au bois dur, à fleurs blanches, roses ou rouges. Il est parfois appelé Cenellier, d’où le nom de cenelles de ses fruits. Ces baies, régal des oiseaux, ont des vertus médicinales.
• Chêne (Quercus), famille des Fagacées. Le genre comprend plusieurs centaines d’espèces, dont huit en France. Arbre rustique à croissance lente, mais d’une longévité de plus de 600 ans. Vivant ou mort, il abrite une abondante biodiversité. Arbre sacré des Celtes (notamment). Le mot druide aurait la même racine que le mot chêne dans les langues celtiques.
• Églantier (Rosa canina), aussi appelé Rosier des chiens ou des haies, ou Églantier des chiens, famille des Rosacées. Ce rosier sauvage (porte-greffe de certaines roses) est un arbrisseau épineux. Il favorise la pollinisation. Son faux-fruit, le cynorhodon, est très riche en vitamine C… et fournit le poil à gratter.
• Érable sycomore (Acer pseudoplatanus), aussi appelé Faux Platane, Grand Érable ou Érable de montagne, famille des Acéracées. Grand arbre (35 à 40 m) assez envahissant à croissance rapide qui peut vivre 500 ans. Son bois est dit « noble » à défaut d’être précieux. Attention : ses fruits semblent provoquer une maladie mortelle apparue dans les années 2000 chez les chevaux.

 

• Frêne (Fraxinus L.), famille des Oléacées. Arbre (une soixantaine d’espèces). Ses feuilles sont reconnaissables à leurs samares. Pour les Vikings, le frêne était l’arbre du dieu Óðinn et, partant, l’arbre du monde.
• Houx commun (Ilex aquifolium), famille des Aquifoliacées. Petit arbre ou arbuste ornemental à feuilles persistantes épineuses. À ne pas houXpiller car le papillon citron y hiverne.
• Lierre (Hedera helix), aussi appelé Drienne, Lierre des poètes, Herbe de saint Jean ou de Bacchus, Herbe à dents (etc.), famille des Arialiacées. Liane arborescente dont les tiges ligneuses, grimpantes ou rampantes, peuvent atteindre 100 m et vivre 1000 ans sur un supporrt favorable. Plante vivace, elle n’est pas parasite, tant qu’elle ne bloque pas la photosynthèse des branches. Plante dépolluante, refuge des oiseaux, elle a aussi de nombreuses vertus médicinales en plus d’être saponifère (lessive au lierre).
• Merisier (Prunus avium), aussi appelé Cerisier sauvage, Cerisier des bois ou des oiseaux, famille des Rosacées. Les merises se dégustent surtout cuites.

 

• Noisetier (Corylus avellana), aussi appelé Coudrier, ou Avelinier, famille des Bétulacées. Arbrisseau ramifié dès sa base, ou arbuste buissonnant (5 à 8 m). On en fait de très belles haies utiles pour les vergers. Et les noisettes sont… exquises — pas seulement pour les écureuils.
• Ronce commune (Rubus fructicosus), aussi appelée Ronce ou Mûrier des bois ou des haies, ou Mûrier sauvage. Herbacée épineuse bisanuelle à base ligneuse qui fructifie mieux à découvert. En plus de ses fruits délicieux (les mûres), vitales pour certaines espèces, et de ses propriétés médicinales (fruit, feuille et racine), elle sert de cellier aux animaux (insectes, oiseaux, serpents, petits et grands mammifères). Elles protègent les sols de l’érosion. Bref : à garder ! [voir le Blog du Jardinier Bio]
• Saule blanc (Salix alba), aussi appelé Saule commun, Osier blanc, Aubier, Vuisier, Bray ou Saudre, famille des Adoxacées. Grand et bel arbre, ou arbrisseau.
• Sureau noir (Sambucus nigra), aussi appelé Grand Sureau, famille des Adoxacées. Arbuste (4 à 5 m) qui peut devenir arborescent et atteindre 8 m. Sa croissance est rapide.

Liste des essences locales préconisées

Des boutures ou des dons sont bienvenus…

 

• Alisier torminal (Sorbus torminalis), aussi appelé Alisier des bois, famille des Rosacées. Arbre (15 à 25 m) à croissance lente, mais se multiplie bien par drageonnage. Ses baies (les alises) ont des propriétés médicinales et se mangent blettes. Elles sont très prisées des petits mammifères et des oiseaux.
• Bois de Sainte Lucie (Prunus mahaleb), aussi appelé Cerisier de Sainte-Lucie, Faux merisier, Prunier odorant ou Quénot malaqué, famille des Rosacées. Arbuste (3 à 4 m) qui peut devenir petit arbre (10 à 12 m). Son nom de Sainte Lucie lui vient de la ville éponyme dans les Vosges où il était commun. Sert de porte-greffe à tous les cerisiers.
• Bouleau Verruqueux (Betula pendula), aussi appelé Bouleau blanc. Arbre (15 à 25 m) très rustique, qui aime la lumière, résiste à la pollution et à la sécheresse. Essence pionnière. Utilisé en tisane (bourgeon, écorce et feuille). Sa sève intervient dans la bière, l’eau-de-vie, le vinaigre ou le vin de bouleau.
• Bourdaine (Frangula alnus), aussi appelé Bourgène ou Aulne noir, famille des Rhamnacées. Arbuste mellifère (1 à 3 m) qui pousse en milieu humide. Ses fruits (et son écorce) sont toxiques, mais le régal des chevreuils. Son bois servait pour la fabrication de la poudre à canon.

 

• Charme (Carpinus betulus), famille des Betulacées. Arbre ou arbuste (jusqu’à 25 m), dont on fait les charmilles, des haies, ou du bois de chauffage.
• Chataîgnier commun (Castanea sativa Mill.), syn. Castanea vulgaris Lam.), famille des Fagacées. Arbre majestueux à croissance rapide. Il peut atteindre 35 m de haut et 4 m de diamètre. Il a une (très) grande longévité (un petit… millénaire). Surnommé Arbre des pauvres ou Arbre à pain (les châtaignes remplaçant les céréales en période de disette dans les Cévennes). Son nom vient de Castane, ville italienne, d’où les romains (qui le ramenèrent de Turquie) tirèrent leurs premières châtaignes.
• Chêne pédonculé (Quercus robur) aussi appelé Chêne blanc, Chêne femelle, ou Chêne à grappe, famille des Fagacées. Arbre (25 à 35 m) à feuilles caduques. Son fruit est porté par un long pédoncule et ses glands sont groupés.
• Chêne pubescent (Quercus pubescens) aussi appelé Chêne blanc, Chêne blanc de Provence, ou Chêne noir, famille des Fagacées. Arbre à feuilles caduques adapté à la sécheresse. Son nom vient du latin pubescens « à poils courts et mous » (sur feuilles et jeunes rameaux).
• Chêne rouvre (Quercus petraea) aussi appelé Chêne sessile, Chêne mâle, ou Chêne des pierriers, famille des Fagacées. Arbre (25 à 40 m) à feuilles caduques. Vit 600 à 1000 ans. Ses glands sont sessiles.
• Cormier ou Sorbier domestique (Sorbus domestica), famille des Rosacées. Arbre dont les fruits – les cormes – ressemblent à de petites pommes ou poires, d’où leur surnom de poirillons.

 

• Cornouiller mâle (Cornus mas), ausssi appelé Cornouiller des bois. Grand arbrisseau. Ses fruits sont comestibles et ont des vertus médicinales.
• Cornouiller sanguin (Cornus sanguinea), aussi appelé Bois puant, Bois punais, Olivier de Normandie, Puègne blanche, famille des Cornacés. Arbuste (1 à 5 m), fruits et feuilles toxiques, tiges utilisées en vannerie.
• Érable champêtre (Acer campestre), famille des Acéracées. Arbre mellifère (jusqu’à 10 m). On fait une tisane de son écorce, un sirop de sa sève et des salades de ses feuilles.
• Érable plane (Acer platanoides), aussi appelé Érable de Norvège, Iseron ou Faux Sycomore, famille des Acéracées. Arbre mellifère (20 à 30 m) qui peut vivre 200 ans. Bois de chauffage.
• Fusain d’Europe (Euonymus europaeus), aussi appelé Bonnet de prêtre ou d’évêque, Bois à lardoire, famille des Célastracées. Arbuste ou petit arbre (3 à 8 m). Feuillage, rouge en automne, très esthétique. Se multiplie facilement par semis, bouture ou marcotte. Toutes les parties de la plante sont toxiques, mais le bois carbonisé est un des outils préférés des dessinateurs. Il était utilisé pour la fabrication de la poudre et servait aussi à fabriquer les FUSeaux.

 

• Hêtre commun (Fagus sylvatica), aussi appelé Hêtre des bois, famille des Fagacées. Arbre haut au tronc droit et aux racines peu profondes. Son fruit épineux, la faîne, contient une amande blanche comestible.
• Néflier commun (Crataegus germanica), famille des Rosacées. Arbuste ou petit arbre fruitier (jusquà 6 m de haut) que les Romains rapportèrent d’Asie Mineure. La nèfle est savoureuse, qu’elle soit crue et se mange blette, ou cuite et se mange en compote ou confiture.
• Nerprun purgatif (Rhamnus cathartica), aussi appelé Nerprun cathartique ou officinal, Bourgépine ou Épine de cerf, famille des Rhamnacées. Arbrisseau buissonnant, hôte de plusieurs espèces de papillons. Poison pour l’humain, son fruit est le régal des oiseaux.
• Noyer commun (Juglans regia), famille des Juglandacées. Un des plus beaux arbres fruitiers d’Europe (20 à 25 m), originaire de Perse. On fait des meubles de son bois, des remèdes de ses feuilles et de son brou (aussi utilisé en teinture). La noix (riche en oméga-3) se déguste fraîche ou sèche. On en fait de l’huile ou du vin. En somme, le seul défaut du noyer est qu’il met 10 ans à fructifier.

 

• Orme champêtre (Ulmus minor), aussi appelé Ormeau ou Petit Orme, Yvet ou Ipréeau, famille des Ulmacées. La plupart ont été décimées par une épidémie (graphiose de l’orme) et il est toujourd déconseillé de le planter.
• (Peuplier) Tremble (Populus tremula), famille des Salicacées. C’est la seule espèce de peuplier forestier. Il doit son nom à ce que ses feuilles s’agitent au moindre vent. Arbre (20 à 30 m) aux racines traçantes. Plante mellifère, son écorce en tisane est médicinale.
• Poirier sauvage (Pyrus communis).
• Pommier sauvage (Malus sylvestris), aussi appelé Pommier des bois ou Boquettier, famille des Rosacées. Arbuste ou arbre (5 à 10 m). On fait de la gelée de ses pommes riches en pectine.

 

• Prunellier (Prunus spinosa), aussi appelé Prunier épineux, Épine ou Buisson noir, Épinette, Belossay, Créquier, Fourdinier, Fourdraine, Mère-du-bois ou Pelossier, famille des Rosacées. Arbuste ou arbrisseau épineux (1 à 6 m). Il fait partie des plantes les plus utilisées en vannerie avec le saule pourpre et le saule blanc. Ses épines sont dangereuses (humain et bétail), mais ses drupes (les prunelles) sont le régal des oiseaux. Il est utilisé pour les haies infranchissables.
• Saule marsault (Salix caprea), aussi appelé Saule des chèvres, famille des Salicacées. Arbuste ou arbrisseau, voire petit arbre (6 à 14 m) à croissance rapide mais à faible longévité (60 ans). Plante mellifère à la floraison précoce (les abeilles en font un miel rare).
• Saule osier (Salix viminalis), aussi appelé Saule des vanniers, Vime ou Osier vert, famille des Salicacées. Arbuste ou arbrisseau (moins de 6 m). Il produit l’osier parmi le plus utilisé en vannerie.
• Saule roux (Salix atrocinerea), aussi appelé Saule à feuilles d’olivier, famille des Salicacées. Buisson ou arbre (jusqu’à 12 m) très rustique.

 

• Sorbier des oiseleurs (Sorbus aucuparia). Arbuste ou arbre (jusqu’à 15 m). On fait de la confiture de ses fruits et des tisanes – qui sont aussi le régal des oiseaux (mais les fruits frais sont toxiques pour l’humain). Son écorce produit une teinture jaune.
• Tilleul à petites feuilles (Tilia cardata), aussi appelé Tilleul des bois, ou Tilleul à feuilles en cœur, famille des Tiliacées ou des Malvacées. Arbre (20 à 30 m) à croissance lente. Ses feuilles sont mangées en salade.
• Troène (Ligustrum vulgare), aussi appelé Buis de la Vierge, Herbe à l’encre ou Puin(e), famille des Oléacées. Arbuste rustique, très utilisé dans les haies, les palissades ou pour retenir les terres en pente. Fruit toxique, mais feuilles et fleurs ont des propriétés médicinales.
• Viorne lantane (Viburnum lantana), aussi appelée Viorne mancienne ou Viorne flexible. Arbuste (4 à 5 m) très décoratif, mais à l’odeur (très) désagréable. Ses baies sont toxiques, sauf mûres (noires) si on n’en abuse pas. Ses jeunes branches sont utilisées en vannerie.
• Viorne obier (Viburtum opulus), aussi appelée Rose de Bueldre, Obier, Aubier, appelée autrefois Bois à quenouille, famille des Adoxacées. Arbuste (1 à 4 m). Baies toxiques, mais médicinales (médecine classique et phytothérapie).